Campus universitaire UCharleroi et son attractivité académique
Mourad Sahli Question parlemantaire

Summary

Le futur Campus UCharleroi a pour vocation de décloisonner les différents types d’enseignement, en proposant à la fois enseignement universitaire, technique et professionnel, formation continue et recherche scientifique. Comment développer au mieux son attractivité académique ?

Question orale de Mourad Sahli

Cela fait maintenant trois ans que les travaux du futur campus universitaire Campus UCharleroi – attendu par les habitants de la métropole – ont débuté dans la ville haute de Charleroi. Ce chantier d’ampleur doit se terminer pour la fin de l’année 2023.

L’une des particularités du Campus UCharleroi est qu’il a pour vocation de décloisonner les différents types d’enseignement, en proposant à la fois enseignement universitaire, technique et professionnel, formation continue et recherche scientifique.

Cette formule hybride va sans nul doute attirer un beau public académique sur ce nouveau campus universitaire en Fédération Wallonie-Bruxelles. Par ailleurs, ce chantier est exemplaire, compte tenu du fait qu’il est le fruit d’un partenariat actif et dynamique entre la ville, la province et la Région pour obtenir des subventions du Fonds européen de développement économique et régional (FEDER).

La Fédération Wallonie-Bruxelles a, quant à elle, un rôle important à jouer dans le développement de l’offre à Charleroi, tout en ne déforçant pas certaines sous-régions.

  • Quels travaux votre cabinet et votre administration mènent-ils, en collaboration avec les différentes parties concernées, afin de développer le réseau académique du futur Campus UCharleroi, et ce dès la fin des travaux attendue au terme de cette année ?
  • Les universités partenaires du projet ont-elles déjà prévu d’envoyer une partie de leur personnel sur ce campus?
  • Quelles filières souhaitent-elles développer en terres carolorégiennes ?
  • L’attractivité de ce projet est grande, y compris pour les futurs étudiants. En effet, seuls 14,4 % des habitants de Charleroi et du Sud-Hainaut disposent d’un diplôme universitaire.
  • Quels sont vos plans pour canaliser cette potentielle manne étudiante ?

Réponse de la Ministre à Mourad Sahli

Vous n’ignorez pas que les institutions d’enseignement supérieur ont de nombreux projets en cours de réalisation à Charleroi pour y renforcer des formations d’enseignement supérieur et de recherche. Le Hainaut constitue déjà l’une des provinces dans laquelle l’offre de formations est la plus importante.

Sous la mandature précédente, le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles a souhaité mettre en œuvre des financements d’impulsion pour le soutien à l’offre de formations universitaires dans les arrondissements déficitaires pour les années budgétaires 2018 à 2022. Au total, 9,6 millions d’euros ont permis le développement de quatre bacheliers et de former 467 étudiants.

L’attractivité de ces programmes restant manifestement limitée – puisqu’environ 150 étudiants étaient inscrits dans ces programmes en 2021-2022 –, le gouvernement, jugeant que l’impulsion n’avait pas pu être effective du fait de la crise sanitaire, s’est accordé pour prolonger les financements d’impulsion à destination de ces quatre programmes pour deux années supplémentaires. Cette décision s’est traduite notamment par 2,4 millions d’euros supplémentaires injectés en 2022, 3,6 millions d’euros en 2023, 2,4 millions d’euros en 2024 et 1,2 million d’euros en 2025.

Désirant également investir de manière importante, la Ville de Charleroi a souhaité se doter d’un pôle d’activités dans les domaines conjoints de l’enseignement supérieur, de la recherche scientifique, de la diffusion de la culture scientifique et de la sensibilisation aux métiers scientifiques et techniques.

Ce pôle se concrétise au sein du centre universitaire Zénobe Gramme, qui sera un pôle d’excellence dans la Région. La Ville de Charleroi s’y associe à l’Université libre de Bruxelles (ULB), l’Université de Mons (UMONS) et la Province de Hainaut, en vue de réserver dans le projet une place de choix au développement de l’université ouverte, issue de la fusion du Centre universitaire de Charleroi (CUNIC) et du Centre inter-universitaire de formation permanente (CIFOP).

Selon le projet, d’autres opérateurs les rejoindront également à moyen terme. Sans préjuger à ce stade de la décision que prendra le gouvernement à ce sujet, je constate ainsi que sur les demandes d’habilitation déposées à l’Académie de recherche et d’enseignement supérieur (ARES) et qui ont fait l’objet d’un avis favorable de son conseil d’administration au mois de décembre dernier, sept d’entre elles portent sur les implantations à Charleroi, dont par exemple un master en sciences de gestion, un bachelier en accueil et éducation du jeune enfant, un master en urbanisme, un bachelier en droit ou encore un master en jeux vidéo.