Lutte contre le racisme et l’antisémitisme dans la formation initiale des acteurs pédagogiques

Lutte contre le racisme et l’antisémitisme dans la formation initiale des acteurs pédagogiques

Question orale de Mourad Sahli

En 2005, l’Assemblée générale des Nations unies adoptait une résolution déterminante en fixant le 27 janvier comme journée internationale d’hommage à la mémoire des victimes de l’Holocauste. Cette date commémore la libération du camp de concentration et d’extermination nazi d’Auschwitz. Cette journée est aussi l’occasion de jeter un regard objectif sur les problématiques du racisme et de l’antisémitisme, malheureusement encore présents. Trop souvent, la presse et les associations relatent des faits montrant que nous devons encore faire preuve de grande vigilance face à ces fléaux.

En 2018, le baromètre de la diversité de l’enseignement, d’Unia, le Centre interfédéral pour l’égalité des chances, montrait que les professeurs affirment manquer de ressources, d’outils et de compétences pour aborder le racisme, l’antisémitisme, le négationnisme et l’islamophobie avec leurs classes.

Le présent gouvernement entend, par sa Déclaration de Politique communautaire (DPC), sensibiliser les enfants dès le plus jeune âge à la lutte contre le racisme et contre toute forme de discrimination. Afin de garantir l’application de cette mesure sur le terrain, il est impératif que les acteurs pédagogiques, tels que les enseignements et les éducateurs, soient eux-mêmes sensibilisés et formés durant leur formation initiale, à la transmission de valeurs humanistes et démocratiques à la jeune génération.

  • Madame la Ministre, comment sont sensibilisés et formés, durant leurs études supérieures, les futurs enseignants et éducateurs qui travailleront dans le secteur de l’aide à la jeunesse, à la lutte contre toutes les formes de discrimination ?
  • Comment ce dispositif pourrait-il être renforcé à court, moyen et long termes ?

Réponse de la Ministre à Mourad Sahli

La lutte contre le racisme et l’antisémitisme est un combat qui doit être mené en permanence dans une société démocratique. En effet, ces dérives restent une menace constante, comme le rappellent régulièrement les incidents rapportés par les médias, voire des agressions plus graves, allant jusqu’à des crimes.

L’éducation est le premier vecteur de sensibilisation et il faut sans relâche sensibiliser nos jeunes élèves et nos étudiants à ces risques de glissement vers des comportements extrêmes. Il vaut évidemment mieux les prévenir avant de les condamner.

Les commémorations, telles que vous les évoquez, sont des moments privilégiés pour les enseignants afin de rappeler ces enjeux démocratiques, de même que des visites qui sont régulièrement menées par des écoles dans des camps de concentration ou l’accueil de personnes qui ont été persécutées lors de la Seconde Guerre mondiale.

Ces approches ne font pas l’objet d’une matière spécifique qui serait enseignée comme telle dans les programmes. Il s’agit plutôt d’actions de sensibilisation qui s’appuient sur des objectifs transversaux de formation.

Premièrement, il est nécessaire d’accompagner les étudiants dans leur rôle de citoyens responsables, capables de contribuer au développement d’une société démocratique, pluraliste et solidaire. Deuxièmement, il s’agit de transmettre, tant par le contenu des enseignements que par les autres activités organisées par l’établissement, les valeurs humanistes, les traditions créatrices et innovantes, ainsi que le patrimoine culturel artistique, scientifique, philosophique et politique, fondements historiques de cet enseignement, dans le respect des spécificités de chacun.

Plus particulièrement, pour la formation initiale des enseignants, le décret modifiant le décret du 7 février 2019 définissant la formation initiale des enseignants (décret «FIE») identifie, en son article 5, le développement et l’acquisition des différentes compétences par les étudiants, dont celles d’acteur institutionnel, social et culturel. Ceci permettra au futur enseignant d’agir comme acteur social et culturel au sein de l’école et de la société, d’intégrer la diversité dans ses cours et de développer des pratiques citoyennes pour plus de cohésion sociale.

Les établissements d’enseignement supérieur peuvent intégrer dans leurs diverses activités des sensibilisations à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et les discours d’exclusion. Pour l’enseignement obligatoire, cette matière peut être enseignée plus particulièrement dans les cours de français et d’histoire, mais aussi dans les cours d’éducation à la philosophie et à la citoyenneté (EPC), où ces valeurs humanistes sont enseignées de manière très concrète. Ces points peuvent utilement être abordés avec la ministre Désir.

Impact de la pratique du sport sur la santé

Impact de la pratique du sport sur la santé

Avantages de la pratique sportive sur la santé

Ce 8 juin, j’interrogeais Madame Valérie Glatigny sur l’importance de sensibiliser d’avantage les citoyens à la pratique sportive. Récemment, une étude menée sur l’ensemble du territoire national par l’ADEPS et Sport Vlaanderen apporte un regard nouveau sur le sport et son impact dans une série de domaines dont la santé.

Point sur la politique de soutien à la pratique du sport, si importante pour la santé

Question de M. Mourad Sahli à Mme Valérie Glatigny, ministre de l’Enseignement supérieur, de l’Enseignement de promotion sociale, des Hôpitaux universitaires, de l’Aide à la jeunesse, des Maisons de justice, de la Jeunesse, des Sports et de la Promotion de Bruxelles, intitulée «Impact de la pratique du sport sur la santé»

  1. Mourad Sahli (PS). – Récemment, l’ADEPS et Sport Vlaanderen ont mené sur l’ensemble du territoire national des études qui apportent un regard nouveau sur le sport et son impact dans une série de domaines. Si la santé demeure le principal facteur de motivation des pratiquants âgés de 18 à 80 ans, le secteur génère également 90 milliards d’euros pour l’économie belge. Rien qu’en Fédération Wallonie-Bruxelles, les investissements publics et privés sont estimés à plus de 1,7 milliard d’euros, avec un impact social de l’ordre de 2 milliards d’euros.

Les avantages de la pratique sportive ne sont plus à démontrer. Elle permet notamment d’éviter 22 000 cas de diabète de type II par an, générant ainsi une économie de 250 millions d’euros pour la sécurité sociale. Par ailleurs, le secteur du sport est également créateur d’emplois, puisqu’il compte 2,72 % de l’ensemble des salariés de notre pays. Ces chiffres démontrent que la Fédération Wallonie-Bruxelles doit continuer à investir dans le sport pour encourager sa pratique et le rendre accessible à tous, notamment les plus défavorisés.

Madame la Ministre, quelles sont les actions que vous menez ou que vous comptez mettre sur pied pour sensibiliser davantage les citoyens à la pratique sportive? Quelles sont les initiatives prises pour inciter les publics les moins représentés – notamment les femmes et les jeunes filles – à faire du sport? Quelle est la place des seniors dans la pratique sportive en Fédération Wallonie-Bruxelles?

Mme Valérie Glatigny, ministre de l’Enseignement supérieur, de l’Enseignement de promotion sociale, des Hôpitaux universitaires, de l’Aide à la jeunesse, des Maisons de justice, de la Jeunesse, des Sports et de la Promotion de Bruxelles.

– Je vous remercie pour votre question, Monsieur le Député, qui résume parfaitement la politique sportive de la Fédération Wallonie-Bruxelles. J’en rappellerai les grands axes. Depuis le début de la législature, nous avons augmenté de 10,71 % le budget alloué au sport. Pendant la crise sanitaire, un montant de 12 millions d’euros a été consacré aux clubs et fédérations, car ce sont eux qui encouragent la pratique sportive chez un grand nombre de nos concitoyens. Il était donc indispensable de les soutenir.

Un montant de 600 000 euros a également été alloué au Pass’Sport afin d’encourager la reprise de la pratique sportive après la crise de la Covid-19. Par ailleurs, nous avons dégagé des moyens en faveur d’un plan de soutien à la détection des jeunes talents.

Un tel plan existait déjà pour le football; nous l’avons pérennisé pour un montant de 1,2 million d’euros et l’avons élargi à d’autres disciplines sportives afin de générer un attrait autour de ces disciplines, grâce à un budget de 2,4 millions d’euros. Le sport féminin est un autre axe fort de notre politique. Nous avons dégagé des moyens pour sa promotion, notamment par le biais d’une campagne, d’un montant de 100 000 euros, visant à soutenir nos actions. Nous avons également révisé les quotas dans les conseils d’administration des fédérations et des administrations pour les féminiser progressivement.

Nous avons enfin soutenu le handisport, autre axe essentiel de notre politique sportive, grâce à un budget de 150 000 euros à répartir entre la Fédération multisports adaptés (FéMA) et la Ligue handisport francophone (LHF). En outre, nous soutenons la campagne de promotion de l’activité handisportive auprès des filles menée par la LHF. Je citerai encore nos actions dans le domaine de l’éthique. Nous avons fait adopter le décret du 14 octobre 2021 visant l’éthique sportive et instituant un observatoire de l’éthique dans les activités physiques et sportives, ainsi qu’un réseau éthique. De façon concomitante, nous avons lancé un appel à projets doté d’un montant de 500 000 euros pour lutter contre les violences dans le sport, qui ont un effet dissuasif pour la pratique sportive. Nous avons également agi pour augmenter la qualité de l’encadrement dans le sport organisé.

Enfin, une action significative est menée en Fédération Wallonie-Bruxelles en faveur des aînés, puisque la fédération ÉnéoSport œuvre spécifiquement à stimuler la pratique sportive chez les seniors. Enfin, je m’en voudrais de ne pas citer les marches ADEPS, dont le succès n’est plus à démontrer.

  1. Mourad Sahli (PS). – Ma question tombe à point nommé, Madame la Ministre, car elle vous permet de mettre en avant la politique menée par le gouvernement. Il est vrai que tous les citoyens n’ont pas toujours connaissance des initiatives prises dans le domaine du sport. Il est essentiel aujourd’hui d’en faire la promotion. Pour ce faire, vous avez à votre disposition un panel d’acteurs qui peuvent jouer le rôle de relais: les clubs sportifs et les fédérations, mais aussi les acteurs cofinancés, tels que les centres sportifs locaux (CSL). Ces derniers sont prêts à faire la promotion des politiques menées par le gouvernement et à tout mettre en œuvre pour rendre le sport accessible à tous.