Accidents de circulation impliquant des cyclistes seniors

Accidents de circulation impliquant des cyclistes seniors

En Commission de la Ministre De Bue, en charge de la sécurité routière, j’ai souhaité l’interroger sur les accidents de la circulation impliquant des cyclistes, et en particulier les seniors, qui représentent une partie importante de la population de cyclistes. En effet, il me semble essentiel de pouvoir protéger cette tranche de la population de cyclistes. Quelles actions concrètes mener pour protéger les usagers faibles de la route ? Quelle sensibilisation est mise en oeuvre à destination des seniors ? Telles sont mes questions à la Ministre.

Question orale de Mourad Sahli

Madame la Ministre, les accidents de la circulation impliquant des cyclistes sont encore, malheureusement, trop fréquents. L’étude publiée par l’Agence wallonne pour la sécurité routière en décembre dernier confirme ce triste constat : dans sept cas sur 10, les accidents impliquant un cycliste ont lieu à la suite d’une collision avec une voiture.

En outre, il apparaît que les séniors représentent 13 % des victimes des accidents à deux-roues, électriques ou non. En effet, avec l’âge, les capacités physiques et cognitives se voient réduites et cette vulnérabilité amplifie considérablement le risque d’accident.

Bien qu’il ne soit pas obligatoire, les experts recommandent vivement le port d’un casque durant cette pratique, de surcroît pour les séniors. En effet, celui-ci permettrait de réduire près de 70 % le nombre de blessures à la tête pour les cyclistes et diminuerait les risques de lésion cérébrale de 85 %.

Vous vous êtes positionnée favorablement à l’obligation du port du casque pour les enfants de moins de 12 ans. Cependant, avec le vieillissement de la population et les ambitions du Gouvernement en matière d’usage du vélo, à savoir de doubler son usage d’ici 2024, il est impératif de protéger tous nos concitoyens sur la route, notamment les plus vulnérables.

Pourquoi ne mettez-vous pas en œuvre des actions de sensibilisation à l’attention des cyclistes séniors ?

Si elles existent, quelles sont-elles ?

Quelles actions concrètes envisagez-vous de mener en matière de protection de ces usagers faibles face aux automobilistes ?

Réponse de la Ministre à Mourad Sahli

Monsieur Sahli, nous constatons que, avec l’âge, certaines personnes abandonnent, parfois progressivement, la voiture, en réduisant les distances parcourues et en privilégiant la marche ou le vélo, électrique dans certains cas, pour les déplacements quotidiens. Le confinement a aussi été l’occasion de se remettre à la pratique du vélo pour nombre d’entre nous, particulièrement pour les séniors.

Comme vous l’indiquez, la vulnérabilité physique des séniors se marque particulièrement pour les modes de déplacement doux. Un tiers des séniors qui ont perdu la vie sur nos routes ces cinq dernières années se déplaçaient à pied ou à vélo.

La proportion de piétons tués dans un accident de la route est quatre fois plus importante pour les plus de 65 ans que pour les piétons plus jeunes, soit 28 % contre 7 %.

On compte également une proportion plus élevée de cyclistes impliqués dans des accidents chez les séniors : 8 % contre 3 % pour les plus jeunes.

Vous avez rappelé que, dans sept cas sur 10, les accidents impliquant un cycliste ont lieu à la suite d’une collision avec une voiture. Notons toutefois que les accidents impliquant des cyclistes séniors sont plus souvent liés à une chute. Rattraper une perte d’équilibre à vélo peut, en effet, s’avérer plus compliqué lorsque l’on est plus âgé. Les conséquences sont également plus importantes, non seulement en termes de gravité des blessures, mais également de récupération après un accident.

Sur base notamment de ces constats, l’AWSR a réalisé un module de formation spécifique à destination des séniors. Le programme s’adresse aux communes, associations ou entreprises. L’objectif est d’aider les séniors à conserver leur mobilité en toute sécurité en leur proposant :

  • un rafraîchissement du Code de la route avec un focus sur les règles relatives à la mobilité douce, en constante évolution, particulièrement ces dernières années ;
  • des moyens pour repérer et anticiper les signes physiologiques pouvant avoir un impact sur la conduite ;
  • des solutions alternatives pour conserver son autonomie et se déplacer le plus longtemps possible en sécurité.

Une autre formation sur l’utilisation plus pointue du vélo électrique est également proposée par l’AWSR. Celle-ci comporte notamment une partie pratique, avec des mises en situation et des exercices d’adresse permettant de mieux appréhender le vélo.

En dehors de ces formations, l’AWSR mène des actions et des campagnes de sensibilisation à l’égard des cyclistes et des piétons tout au long de l’année – il est bon de le rappeler. Dans le souci du partage de la route en toute sécurité et sérénité, les messages de sensibilisation ne se limitent pas aux usagers vulnérables eux-mêmes, mais s’adressent également aux autres usagers de la route. Les campagnes s’effectuent à des moments clés afin que la communication soit en phase avec les préoccupations et enjeux de sécurité routière du moment.

En résumé, voici quelques actions clés menées en 2022 :

  • la campagne cyclistes-motards, au printemps ;
  • le « quiz de la route » mené en octobre ;
  • la campagne de sensibilisation sur la visibilité, menée en automne et principalement centrée sur les usagers vulnérables, dont les cyclistes et les piétons.

Au nom du partage de la route, les différents modes de déplacement – dont les cyclistes – sont intégrés tant que possible dans le cadre des campagnes de sensibilisation portant sur les grandes thématiques de sécurité routière : la distraction, la conduite sous influence, et cetera. Tout au long de l’année, des conseils sont également diffusés par l’Agence wallonne pour la sécurité routière. Ces formations, conseils et campagnes se poursuivront en 2023.

Enfin, je peux déjà vous annoncer qu’un plan d’action vélo spécifique est en cours d’élaboration avec l’AWSR, l’objectif étant de l’implémenter en cette année 2023.

Question de Mourad Sahli à propos des accidents impliquant les cyclistes seniors
Accidents impliquant des cyclistes
Sécurisation de la nationale 59

Sécurisation de la nationale 59

Mourad Sahli demande à la Ministre Valérie De Bue où en sont les mesures pour poursuivre la sécurisation de cette route dangereuse

Bien qu’une partie de cette nationale ait été sécurisée jusqu’à hauteur de Morlanwelz, essentiellement par l’aménagement de ronds-points, le tronçon qui longe les communes de Chapelle-Morlanwelz-Anderlues demeure une zone accidentogène, où ont malheureusement eu lieu plusieurs accidents mortels au cours des dernières années. Aussi, Mourad Sahli a interrogé la Ministre en charge de la sécurité routière pour faire un point sur l’état d’avancement de la sécurisation de cette route.

Voici la réponse de la Ministre :

« Le 2 juin 2021, la N59 a fait l’objet d’une CSPR concernant notamment les régimes de vitesses entre le carrefour du Placard et le rond-point d’Anderlues.
La majorité des accidents ont lieu aux carrefours. Ces accidents se produisent de jour et en heures creuses. Ils résultent de conflits entre les véhicules circulant sur la N59 et les véhicules circulant sur les voiries transversales.

Faisant suite à cette réunion, différents comptages devaient être réalisés ainsi que l’analyse des cheminements cyclables pour objectiver le type d’aménagement à proposer.

Il est envisagé de reconditionner partiellement les carrefours par des modifications des marquages lors des prochains entretiens et renouvellements du revêtement (raclage-pose) de la N59.

Par ailleurs, l’éclairage actuel de la chaussée va être remplacé par de l’éclairage LED dans le courant de cette année 2022.

En ce qui concerne le placement des radars, les protocoles d’accord entre le parquet, les services de police et la Région ont été établis et signés par les différentes parties conformément à la réglementation. Des visites de terrain ont eu lieu en présence de la police, de la commune et du district routier.

Cependant, j’informe l’honorable membre que, de manière générale, les délais d’installation sont fortement perturbés. La crise sanitaire du Covid-19 allonge et rend plus aléatoires les délais de livraison de certains équipements. De ce fait, je ne peux lui annoncer un échéancier précis pour l’installation des différents radars.

Ajoutons qu’outre les équipes de l’administration régionale et des adjudicataires, ces installations nécessitent aussi l’intervention de plusieurs prestataires extérieurs : télécoms, raccordement électrique (GRD), métrologie … À titre d’information, un nouveau raccordement électrique s’effectue généralement dans un délai de 3 mois après l’accord du gestionnaire de réseau de distribution (GRD).

Pour ce qui est de la situation objet de sa question, comme il est prévu de rénover les feux de signalisation du carrefour dit du Placard au second semestre de cette année, les services techniques ont reporté l’implantation des radars de franchissement des feux rouges afin de regrouper les 2 interventions. »