Question de Mourad Sahli à propos du dossier d’accompagnement de l’élève

Question de Mourad Sahli à propos du dossier d’accompagnement de l’élève

Le dossier d’accompagnement de l’élève (DAccE) va être mis en œuvre dans le cadre du Pacte pour un enseignement d’excellence. Il a été créé afin de garantir le suivi des difficultés rencontrées par chaque élève.

Véritable levier dans la lutte contre le décrochage scolaire, ce carnet de bord numérique est amené à devenir le compagnon de route de tous les élèves, depuis la première année de l’enseignement maternel jusqu’à la dernière année de l’enseignement secondaire, et ce, quel que soit le réseau d’enseignement.

En pratique, les informations pourront être encodées à trois moments clés de l’année scolaire: le vendredi suivant les vacances d’automne, le vendredi suivant les vacances de Pâques et le dernier mercredi de l’année scolaire. Dans l’enseignement spécialisé, une période d’encodage est prévue en fin d’année. Dès le mois de février prochain, le DAccE sera accessible aux enseignants désirant se familiariser avec ce nouvel outil. Il deviendra ensuite obligatoire au mois de septembre 2023.

  • Des périodes «blanches» sont-elles prévues pour que les professeurs puissent encoder les données des élèves dans les meilleures conditions?
  • Dans l’affirmative, quand sont-elles prévues ?
  • Une évaluation du dispositif est-elle prévue à l’issue des premiers mois, avant l’entrée en vigueur généralisée en septembre 2023?
  • Enfin, les acteurs de l’école amenés à utiliser cet outil ont-ils reçu les informations utiles? Si oui, sous quelle forme leur ont-elles été délivrées?

Réponse de la Ministre

Monsieur le Député, le DAccE s’inscrit dans la dynamique d’amélioration de notre système scolaire, instaurée par le Pacte pour un enseignement d’excellence. Plus fondamentalement, il constitue l’une des clés de voûte de l’approche évolutive qui guide désormais les apprentissages. Au-delà de l’étape formelle d’encodage, le DAccE constitue la mise en procès d’un accompagnement resserré de l’élève et de la responsabilisation coordonnée des membres de l’équipe éducative qui l’entoure pour le conduire à la réussite.

Le DAccE, en tant qu’outil de suivi des apprentissages, formalise des missions déjà en vigueur dans le cadre du travail des enseignants. Nous distinguons d’une part l’avis collégial remis par l’équipe éducative ou les centres PMS dans l’élaboration des bilans de synthèse et, d’autre part, le temps d’encodage qui consiste en la saisie des informations dans l’application. Ce temps est individuel et à la charge d’un enseignant désigné par le directeur.

Pour l’élaboration des bilans de synthèse, en référence à l’article 7 du décret du 14 mars 2019 portant diverses dispositions relatives à l’organisation du travail des membres du personnel de l’enseignement et octroyant plus de souplesse organisationnelle aux Pouvoirs organisateurs, il s’agit du service à l’école et aux élèves, notamment de la participation aux réunions liées aux évaluations et au maintien. Pour l’encodage des bilans de synthèse des élèves concernés, selon l’article 6 du même décret, il s’agit du travail pour la classe, de la gestion administrative des élèves. Nous pouvons considérer comme du travail collaboratif la mise en œuvre des actions qui sont renseignées dans le DAccE.

L’évaluation du dispositif est prévue dans le décret adopté au mois de mars dernier, après quatre ans de mise en œuvre. Conformément à ce décret, l’obligation d’employer le DAccE est prévue dès la rentrée prochaine, pour les élèves de la première année maternelle à la quatrième année primaire qui rencontreront des difficultés d’apprentissage persistantes.

De nombreux contenus informatifs et d’outils formatifs ont été prévus. Ils sont d’ailleurs en plein déploiement. Je vous renvoie pour le détail à la circulaire 8780, qui expose toutes les mesures d’accompagnement prises à l’attention des membres du personnel. L’idée est de leur permettre de s’approprier plus facilement ce nouvel outil. En guise d’illustration de la bonne réception de ces informations aux intéressés, les webinaires organisés pour les directions comptaient déjà 876 inscrits, une semaine à peine après la parution de la circulaire au début du mois de décembre. À la même date, 120 participants étaient déjà annoncés pour les séminaires qui démarreront au mois de mars.

Nous veillons attentivement à la bonne information et à la prise en main de l’outil par les équipes éducatives concernées. Cette attention sera renouvelée chaque année, à l’adresse des publics concernés aux années suivantes, en suivant le rythme de progression du tronc commun.

Succès du master de spécialisation en approche interdisciplinaire des droits de l’enfant

Succès du master de spécialisation en approche interdisciplinaire des droits de l’enfant

Peu après la trêve hivernale, j’ai pu interroger la Ministre Glatigny, en charge de l’Enseignement Supérieur, à propos de ce master de spécialisation, suite à une interpellation de plusieurs citoyens préoccupés à ce propos. Voici ma question, ainsi que la réponse de la Ministre. J’ai invité la Ministre à continuer à sensibiliser les secteurs relevant de ses compétences pour que cette formation soit davantage suivie. Car ce sont les droits de nos enfants et de nos petits-enfants qui sont en jeu.

Question orale de Mourad Sahli

Le 20 novembre, Journée internationale des droits de l’enfant, est malheureusement encore une occasion de nous rappeler que des enfants voient leurs droits bafoués chaque jour. Dans le cadre du Plan d’action relatif aux droits de l’enfant (PADE), un master de spécialisation en approche interdisciplinaire des droits de l’enfant a été créé en septembre 2021 dans le but d’optimiser l’accompagnement des enfants et des jeunes en difficulté. Cette formation complémentaire est organisée conjointement par l’Université SaintLouis-Bruxelles, l’Université de Namur (UNamur), l’Université de Liège (ULiège), l’Université catholique de Louvain (UCLouvain) ainsi que l’Université libre de Bruxelles (ULB). Cette dernière en assure également la gestion administrative.

Dans une perspective interdisciplinaire, ce master entend approfondir des questions complexes touchant aux droits de l’enfant et à la place de ce dernier au sein de notre société. Le cursus s’adresse tant aux étudiants et étudiantes qui souhaitent compléter leur formation de deuxième cycle par une spécialisation interdisciplinaire, qu’aux professionnels des secteurs de l’enfance, de l’aide à la jeunesse, de l’enseignement, de la petite enfance, de la justice, de la santé mentale, de la police, de l’accueil des demandeurs d’asile ou encore de l’action sociale.

  • Comment a-t-elle été promue au sein des organisations et associations de terrain ?
  • Madame la Ministre, en ce début de seconde année académique, cette formation a-t-elle rencontré son public parmi les professionnels du secteur de l’aide à la jeunesse?

Réponse de la Ministre

« Dès la rentrée 2021, une formation interuniversitaire consacrée aux droits de l’enfant a été proposée en Fédération Wallonie-Bruxelles. L’ouverture de ce master voit ainsi se concrétiser une mesure importante du PADE. La création d’une telle formation transversale aux droits de l’enfant était attendue depuis de nombreuses années. Cinq universités de la Fédération Wallonie-Bruxelles ont uni leur expertise respective dans l’approche des droits de l’enfant afin de créer ce nouveau master interuniversitaire.

Le nouveau cursus s’adresse effectivement aux divers acteurs qui œuvrent dans les secteurs de l’aide à la jeunesse. Ce travail est coordonné par l’ULB et les cours de tronc commun sont donc localisés à Bruxelles – à l’ULB ou à l’Université Saint-Louis-Bruxelles – avec un choix de cours optionnel possible à l’UNamur, à l’UCLouvain et à l’ULiège. Par ailleurs, l’horaire des cours obligatoires est aménagé en fin d’après-midi ou en début de soirée.

L’année dernière, en 2021-2022, 40 étudiants étaient inscrits à ce master de spécialisation. Cette année, ils sont 75. Cela montre donc que cette formation répond à une réelle attente et que l’intérêt va croissant pour le moment, sans
doute parce que l’information relative à l’existence de ce programme se répand progressivement dans les secteurs les plus concernés. L’Administration générale de l’aide à la jeunesse (AGAJ) n’a pas manqué de diffuser largement cette offre de formation auprès de l’ensemble des services du secteur et l’inscription se fait évidemment sur une base volontaire des agents. »